Gaban
Կապան
Turquie | Royaume d'Arménie en Cilicie
Visites : 2007, 2009, 2011
Toponymes connus
- Gaban - Kapan / Կապան Armenian Med.
- Geben Kalesi Turc Contemp.
- Meryemçil Kalesi Turc Contemp.
Description
Histoire
La forteresse de Gaban contrôle la passe de Meryemcil, qui permet l’interconnexion entre la Cappadoce et la plaine cilicienne. Gardée au nord par le fort Fındıklı, cette voie de communication importante avait déjà été fortifiée par les Byzantins. Ainsi, une fois la forteresse de Gaban dépassée, un réseau de forteresses de moindre importances jalonnait la route jusqu’à la plaine. On peut notamment citer, du nord au sud, Azgit Kale et Ak Kale.
La date de la conquête de Gaban par les Arméniens n’est pas précisément connue, mais en 1139, elle leur fut prise, de même que Vahga, par les Danichmendides pour une durée de sept années.
En 1182, c’est le futur premier roi du royaume d’Arménie en Cilicie, Léon, qui n’était alors qu’un jeune baron Roupénide, qui reçut cette forteresse. À son couronnement en 1199 était présent Tancrède de Gaban, qui était donc le nouveau seigneur de la place.
En 1216, la place est assiégée par le sultan de Konya. L’importance de la place valut l’envoi d’une armée assemblant des forces des deux grandes familles du royaume, les Hétoumindes et les Roupénides. Cette armée fut défaite, mais la place résista et le siège fut finalement levé.
Plus tard, le nom de la forteresse apparaît une dernière fois avec panache au moment des dernières heures du royaume quand, en 1375, après un siège de 9 mois, les défenseurs furent finalement vaincus par les Mamelouks.
Description
La forteresse de Gaban est implantée dans un cadre grandiose. Tandis que les montagnes environnantes présentent d’immenses falaises en calcaire de plusieurs centaines de mètres de hauteurs et se font face, un éperon rocheux domine le passage qui les sépare et rendait ce passage si stratégique. Il n’existe d’inter-visibilité directe avec aucun autre site connu.
La totalité de cet éperon a été mise en défense et les vestiges qui le recouvrent dégagent encore une grande force. La plan général repose sur un réseau de tours et de courtines formant deux cours étagées.
La basse-cour occupe le flanc ouest de l’éperon. Les organes de défense sont très ruinés et l’emplacement de la porte n’est plus reconnaissable. De la basse-cour, l’ouvrage le plus remarquable est situé à l’extrémité est. Il comporte un programme résidentiel soigné formé de plusieurs niches sous demi-coupole et d’une grande fenêtre.
Depuis la basse-cour, on gagnait le château-haut au moyen d’une porte unique très ruinée. Ce château-haut était entièrement fermé par des murs épais et de puissantes tours circulaires. Le front nord-est est le plus endommagé.
Dans le château on est frappé par les dimensions importantes de tous les bâtiments préservés. Au nord, un complexe à plusieurs étages est encore assez bien préservé. Il offre de grandes salles voûtées en berceau et plusieurs petites cellules allongées, orientées nord-sud et voûtées à la manière d’une chapelle.
Au centre du front nord, une seconde grande salle avec une grande voûte en berceau et des arcs doubleaux est préservée.
Dans cet ensemble, on peut reconnaître plusieurs techniques de construction très distinctes et plusieurs phases de construction manifestes. Nul doute qu’il s’agisse des œuvres successives de bâtisseurs byzantins puis arméniens.