Maldouin
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Toponymes connus
- Maldouin
- Cisterne rouge
- Qalaat ad-Dam - Qalʿat al-Dam / قلعة الدم Arabic
- Maale Adumim Hebrew Contemp.
- Castrum Dumi Latin
- Cisterna Rubea Latin
- Turris Rubea Latin
Description
Histoire
C’est l’ordre du Temple qui, dans son désir premier de protection aux pèlerins, réoccupa et refortifia cette place, qui, très vraisemblablement dès l’époque romaine, fut un poste de garnison militaire. Admirablement située sur la route qui mène de Jérusalem au lieu du Baptème, la Cisterne Rouge – Cisterna Rubea – semble avoir été conjuguée avec une structure civile située au pied de l’édicule sur lequel est ancrée la forteresse.
La région est d’une aridité rare et encore aujourd’hui très peu peuplée. Il est donc aisé d’apprécier l’aubaine d’une telle halte, entre Burj Ibn Jubair al-Tahtani et Bethanie, pour tout ceux qui se lançaient dans la difficile et périlleuse marche de Jérusalem jusqu’au Jourdain. Aussi les citernes du château – dont l’une est encore visible – donnèrent son nom à ce lieu dont la garnison s’employait à protéger les pélerins des brigands et autres détrousseurs de grand chemin.
Après la terrible bataille de de Hattin, le site fut déserté puis logiquement occupé par les Ayyoubides. La forteresse est encore mentionnée au cours du XIIIème siècle et il y a fort à penser qu’elle fut momentanément réoccupée un moment par les Latins d’Orient. Les Arabes ne réalisèrent vraissemblablement aucun travaux important de refortification et se contentèrent de l’ouvrage abandonné par les Francs.
Il est intéressant de signaler un second parcours toponymique qui, à partir du nom arabe de la colline, __ أدوميم – Adumim , amena les Templiers à choisir, par apharèse, le nom de Maldoin pour mentionner leur possession. Une autre occurence, Qalaat ed-Damm , littéralement « le Château du Sang », fait peut-être référence à l’aspect de la terre en cette contrée…
Description
La citadelle décrit un vaste quadrilatère protégé sur chacune de ses faces par un fossé taillé dans le roc. L’ouvrage est remarquable par sa régularité et son importance. Une courtine maçonnée, encore visible par endroits, réhaussait la taille effectuée dans la roche. Toutefois, il ne semble pas que des tours ou saillants aient pu flanquer cette enceinte – la coupe du fossé étant rigoureusement rectiligne. Par contre, c’est bien une tour carrée qui domine l’ensemble du quadrilatère. Cette dernière, dont ne subsiste que le niveau le plus inférieur, possédait au moins un étage auquel on accédait par un escalier coudé passant, à la manière franque, dans l’épaisseur du mur. Les premières marches sont conservées et partent vers la droite lorsque l’on pénètre dans la tour.
La petite salle conservée est voûtée en berçeau et donne sur une large ouverture qui semble compatible avec tous les types d’usages possibles. Dans ses proportions, cette ouverture rappelle les autres ouvertures que l’ont rencontre sur les tours franques du royaume de Jérusalem. Toutefois, une particularité retient l’attention. Il s’agit des nombreuses inscriptions qui ont été frappées sur les moellons portant la voûte. On peut se plaire à imaginer que ces symboles tournant tous autour du motif de la croix, sont les ultimes traces laissés par les pélerins d’antan.
Une salle voûtée se déployant comme une nef le long du périmètre dessiné par le fossé forme un grand L. Si d’extérieur, la maçonnerie est du même type que le reste de la citadelle, c’est à dire construite à partir d’un appareil cubique assez irrégulier et réalisé en petits moellons, l’intérieur est beaucoup plus soigné. La présence de deux corbeaux ouvragés dans le mur maçonné fermant la voûte renforce l’idée que cette salle était destinée à un usage non militaire. Dans l’épaisseur des murs apparait une conduite probablement destinée à la collecte des eaux de pluie.
Le reste du site ne présente rien de véritablement lisible. Quelques pans de murs évoquent différents organes sans qu’on puisse précisément les identifier. A proximité du front est, on trouve encore une citerne taillée dans le rocher.