Belhacem
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Toponymes connus
- Belhacem
- Belhasem Latin Med.
- Belhasen Latin Med.
- Qalaat Abu al-Hasan - Qalʿat Abū al-Ḥaṣn / قلعه ابو الحسن Arabic Contemp.
Description
Histoire
Situé à quelques kilomètres au nord-est de Sagette, le fort de Belhasem, assurait – avec la Cave de Tyron et le casal de Gezin – la défense de l’hinterland de la ville côtière. A cet endroit, le nahr el-Aouli décrit une courbe profonde, libérant un piton rocheux couronné par le petit fortin, position idéale pour barrer le passage à toute troupe tentant de suivre le cours étroit du fleuve…
L’histoire du site, tout au long des Croisades, est en grande partie méconnue : il n’apparait qu’une seule fois dans les chroniques occidentales, en 1128, sous les coups de l’excellent patriarche de Jérusalem Gormond de Picquigny, siège au cours duquel ce dernier tomba gravement malade avant de trouver la mort à Sagette. La forteresse était alors aux mains « de quelques brigands ».
Les chroniqueurs orientaux racontent ensuite que la forteresse est prise par Saladin après sa grande victoire sur les Francs à Hattin, quelques jours avant qu’il ne s’empare de Beyrouth, en septembre 1187. Belhasem devient ainsi une place frontière des ayyoubides et gardera ce rôle jusqu’en 1291, date de la prise finale de Saïda. Son nom tombe ensuite dans l’oubli pour n’apparaitre que furtivement au XVIIème siècle, dans le cadre du chapitre libanais de l’épopée de Fakhr ed-din II contre l’empire ottoman.
Description
C’est au prix d’une ascension rendue difficile par l’abondante végétation que l’on accède au petit fortin abandonné.
La rampe naturelle qui permet d’approcher le château est barrée par un premier ouvrage presque complètement ruiné qui fonctionne à la manière d’une tour-porte coudée à 180 degrés. La maçonnerie conservée est faite de petits moellons grossiers et son plan, irrégulier, s’adapte largement au rocher sur lequel il est fondé.
On gagne ensuite une seconde tour-porte qui flanque l’éperon rocheux par l’est en y étant complètement accolé. Ce grand ouvrage est préservé sur deux étages : avec sa grande porte avec arc en plein cintre, il utilise un appareil de bien meilleure qualité que la première tour-porte. Pour sa partie basse, il s’agit de pierres à bossage de grand module dont l’aspect et les proportions évoquent ceux rencontrés dans les parties franques des château de Beaufort ou de Saône. Cette similitude laisse penser que l’ouvrage primitif est de facture franque. Pour les parties hautes, l’appareil est d’un module plus petit et les faces sont parfaitement équarries. On peut penser qu’il s’agit d’une restauration ayyoubide suite au siège ou à un tremblement de terre.
Les deux niveaux préservés sont munis d’archères à niche. Celle du niveau inférieur qui s’ouvre sur la face est est parfaitement préservée, tandis que celles du niveau supérieur, qui s’ouvrent sur les faces est et nord ne sont préservées que sur quelques assises.
Une fois la seconde tour-porte passée, on bifurque immédiatement à angle droit vers l’ouest pour s’engouffrer, au travers d’une dernière porte, dans une longue galerie percée d’archères à niche, qui permet de gagner le plateau sommital.
Au sommet, les vestiges sont très ruinés si bien qu’il est aujourd’hui difficile d’en lire précisément l’organisation. On y trouve néanmoins une série de salles voutées accolées les unes aux autres, orientées est-ouest, et toutes percées d’une archère à ébrasement simple.