Umm al Rasas

Jordanie | Terre d'Oultre Jourdain

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Toponymes connus

  • Umm al Rasas Arabic
  • Umm al-Rassas Arabic
  • Kastron Mefaa Latin Antiq.

Description

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Histoire

Aux portes du désert : c’est ici que les Nabatéens choisirent de s’implanter, défiant la rigueur des étés torrides qui embrasent la région. Par la suite, les Romains y établirent une garnison, puis, la petite cité – appelée alors Kastron Mefaa - devint sous domination byzantine un florissant poste frontière, situé sur la route des caravanes. Les nombreuses églises – pas moins d’une quinzaine – dont on peut encore aujourd’hui admirer les vestiges, témoignent de l’antique splendeur de la cité, laquelle dépendait de l’évêché de Madaba. Cet important complexe ecclésiastique s’explique par le fait qu’existait jadis un pèlerinage dont l’objet était d’obtenir la bénédiction de l’ermite stylite dont la tour se trouve encore en parfait état de conservation un kilomètre au nord de la ville.

Suite aux invasions arabes, Umm al-Rassas entra dans le giron du califat omeyyade, en même temps que toutes les autres cités de l’Empire Byzantin, après la cinglante défaite que ce dernier essuya dans la vallée du Yarmuk.

L’irruption des Croisés dans la région, et leur occupation consécutive de la terre ‘Outre le Jourdain’, fit vraisemblablement basculer Umm al-Rassas dans les possessions franques. Bien qu’aucune structure fortifiée actuellement visible ne leur soit directement attribuable, les présomptions d’une occupation précaire sont néanmoins fortes, l’indice le plus troublant étant une croix latine retrouvée sur un linteau byzantin, parmi les ruines du site.

Description

Le site peut être présenté en trois ensembles. Le premier est circonscrit entre les murailles du castrum romain. De plan carré, flanquée de saillants barlongs, cette structure fortifiée a bien pu être réemployée en l’état au cours du Moyen-Age. L’intérieur de l’enceinte est densément bâti mais peu lisible.

Le second ensemble, accolé au castrum , correspond à l’ensemble culturel qui s’était développé entre le VIème et le VIIIème siècle de notre ère. On y trouve notamment les vestiges des églises sus-mentionnées, la plus importante étant celle de Saint Étienne, dont l’étonnante mosaïque – représentant entre autres les principales villes de Palestine à l’époque byzantine – est abritée un peu à l’écart dans une salle spéciale. C’est en errant parmi les décombres des autres édifices que l’on trouvera quelques signes pouvant être des réminiscences d’une occupation franque. Ainsi, cette énigmatique croix latine, gravée sur un des nombreux linteaux byzantins en calcaire coquillé, qui jalonnent l’endroit.

Le troisième ensemble se situe à près d’un kilomètre de la ville, au sommet d’un léger affleurement dominant la plaine. Ici se trouvent côtes à côtes deux tours d’un gabarit si différent que l’on est obligé de penser que leur usage l’était aussi.

La première, haute de treize mètres, a été identifiée comme celle ayant été construite pour le moine stylite.

La seconde, beaucoup plus trapue, est semblable dans ses proportions à certaines Burj syriennes, présentant ainsi tous les aspects d’une petite tour militaire. Composée de deux niveaux, la tour en question présente des marques de construction typiquement byzantines : arches traversant latéralement la pièce et soutenant l’étage supérieur, croix en médaillon gravées sur linteaux, etc.