Trapesac

Turquie | Principauté d'Antioche

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Toponymes connus

  • Trapesac
  • Trapezac
  • Darbsak - Darbsāk / دربساك Arabic
  • Terbezek Contemp.

Description

Français

Histoire

Bâti sur un piton rocheux isolé, le château de Trapessac (ou Trapezac, aujourd’hui Terbezek) défendait, par le nord, la voie qui arrivait de la côte par le col de Belen, tandis que Gaston en assurait le contrôle par le sud.  

Occupé par les Francs vers 1098, puis concédé par le prince d’Antioche à l’Ordre du Temple, Trapessac fut enlevé en 1168 par Melier (Mleh), aventurier arménien et templier renégat, passé à la solde de Nur al-Din. Les Templiers s’y réinstallèrent à sa mort en 1175 et soutinrent, du 2 au 16 septembre 1188, un terrible siège mené par Saladin en personne. Après une série d’assauts, une brèche fut pratiquée dans la muraille. Les chroniques arabes rapportent que les assiégés placèrent alors des hommes à la brèche pour en défendre l’entrée. « Chaque fois que l’un d’eux était tué, un autre prenait sa place. Ils s’y tenaient, immobiles comme une muraille et tout à fait découvert ». Devant l’inertie du prince d’Antioche, l’héroïque garnison rendit la place en échange de la vie sauve.
Une révolte des prisonniers francs de Darbsâk se soldant par leur mise à mort est signalée en 1196 dans certaines chroniques arabes.

En décembre 1205, la forteresse, alors aux mains du prince d’Alep, fit l’objet d’une attaque surprise du prince Léon Ier d’Arménie, qui se solda par un échec. Si les Arméniens parvinrent bien à pénétrer durant la nuit dans le faubourg de la forteresse (l’actuel village d’Ala Beyli), la garnison ayyoubide fit si fière contenance que les troupes de Léon préférèrent se rabattre le matin même sur des tribus turcomanes qui nomadisaient près des rives nord du lac de ‘Amq. On sait par ailleurs qu’une expédition conjointe avait été proposée par Léon aux Templiers en 1202, mais en vain.

Au début de l’été 1237, les Templiers, qui venaient de recouvrer Gaston, l’une des clés de la frontière syro-cilicienne, décidèrent de s’emparer de la seconde, quinze kilomètres plus au nord. Entre les deux forts, la guérilla était permanente et il était urgent d’y mettre fin…
Alors qu’une trêve avait été laborieusement obtenue par Bohémond V, prince d’Antioche, en faveur des Templiers de Gaston (étroitement assiégés en 1236 par l’armée alépine), ces derniers résolurent, un an plus tard, de tenter un coup de main contre Trapessac. Cent vingt chevaliers du Temple, accompagnés de Turcoples et d’archers se regroupèrent ainsi à la Roche Guillaume. Sous la conduite de Guillaume de Montferrat, précepteur d’Antioche, et de chevaliers aguerris tel Guy de Gibelet, l’expédition se heurta, après être parvenue à investir la ville basse, à une farouche résistance de la garnison qui parvint à alerter Alep. Des prisonniers francs détenus dans la forteresse eurent beau crier à leur coreligionnaires de battre en retraite sans attendre, la cavalerie alépine surgit en trombe sur les soudards du Temple épuisés par une nuit de combat et ce fut un massacre. Près de 100 chevaliers furent pris ou tués ce jour là,  parmi lesquels se trouvaient Guillaume le Précepteur et le porte bannière Raymond d’Argentan. Les vainqueurs rentrèrent à Alep avec un trophée de tètes coupées…

En 1261, les princes d’Arménie parvinrent à occuper la citadelle grâce à l’envahisseur mongol, mais durent la rétrocéder aux Mamelouks en 1266, suite à l’invasion par ces derniers de la plaine Cilicienne.

Description

Les siècles ont finalement effacé la plus grande partie des édifices ayant constitués la fameuse citadelle. Il ne reste que quelques fragments de courtines, quelques salles voûtées, et l’emplacement de deux tours carrées, à chacune des extrémités nord et sud du piton. Le sommet est occupé par les restes d’un édifice qui semble avoir pu jouer le rôle de réduit. A noter également la présence d’un aqueduc qui amenait l’eau d’une éminence voisine.

L’examen rapide des vestiges parsemés parmi les habitations plus récentes est très instructif. Tout d’abord, il semble qu’au moins une face du tell ait été couverte d’un glacis grossier. Ce dernier affleure encore par endroits. Il semble avoir été réalisé à moindres frais – peut-être lors d’une phase d’occupation postérieure à celle des Francs -, lorsque l’on en compare la qualité à celle de la maçonnerie mise en place pour élever les murailles enfermant la citadelle. Certains éléments antiques semblent en outre avoir été réutilisés par les bâtisseurs.