Karafenk

Turquie | Royaume d'Arménie en Cilicie

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Toponymes connus

  • Karafenk Turc
  • Karafrenk Turc

Description

Français

Description

Karafenk se trouve dans le district de Hasanbeyli, dans la province d’Osmaniye, au fond d’une vallée de l’Amanus. L’ouvrage est le résultat d’une chronologie nouvellement établie en trois temps.

La construction primitive est un quadrilatère régulier sans tours aux angles, accessible par une unique porte ouverte entre deux contreforts qui forment un massif d’entrée saillant excentré dans le front ouest, du côté de la pente, à la manière de Hebilli ou Gözne. Le mur oriental, regardant vers le haut du site, pourrait avoir été percé de petits jours étroits, à ébrasement vers l’intérieur. Les élévations de ce premier état, visibles aujourd’hui uniquement aux abords de la porte, sont montées en moellons sommairement équarris.

La première campagne de renforcement concerne le front est, plus exposé du fait de la pente ascendante : les angles du fortin sont alors garnis de deux tours cylindriques pleines, reliées par un mur qui double la courtine préexistante.

Dans un second temps, le même principe est appliqué aux deux autres angles de l’ouvrage avec des tours légèrement plus fortes, et aux courtines nord et sud, dont le doublement réduit alors la saillie des tours du premier renforcement. Seule la courtine de la porte reste apparemment épargnée par ces travaux.

Partout, les maçonneries rapportées sont coffrées, dans leurs parties inférieures, contre les élévations préexistantes. Mais dans les parties hautes elles présentent un parement en face intérieure, au-dessus des murs primitifs, qui sont donc passablement ruinés ou arasés au moment du chantier. On peut supposer que la transition entre ces deux états de l’élévation correspondait, au moins dans certaines parties de l’ouvrage, à la présence d’un plancher.

Histoire

Si le site est, à l’époque moderne, connu à la fois sous le nom de Karafrenk et Karafenk, les sources antérieures (XIXe) n’emploient que la forme Karafenk. Il faut donc reconsidérer l’interprétation qui voyait dans « Kara+Frenk » le souvenir d’un lieu précis, la « Tour Noire » des Francs, et se résoudre à une traduction plus immédiate de la forme « Kara+Fenk » : le monastère noir.

Cette analyse permet d’établir que, au même titre que Kütüklü, le monument appartient probablement à la famille des grandes tours quadrangulaires de la région et marque l’emplacement d’un ancien monastère.