Cachon

Israel | Royaume de Jerusalem

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Toponymes connus

  • Cachon
  • Caco
  • Qaqun - Qāqūn / قاقون Arabic
  • Yikon Hebrew

Description

Français

Histoire

A l’origine, Cachon devait probablement être un petit village arabe banal parmis tant d’autres le long de la riche plaine côtière du littoral palestinien. Lorsque les Francs se rendirent maîtres de Jérusalem, il leur apparut crucial de faire rapidement main basse sur cette région afin d’offrir ports et voies de communication à leur tout jeune royaume. On pense donc que Cachon fut occupé très tôt, soit juste avant, soit tout juste après la prise de Césarée, en mai 1101.
Les Francs y bâtirent très vite une forteresse, à laquelle le seigneur de Césaré, Eustache Garnier, attacha par la suite une seigneurie.

En mai 1123, alors que le Royaume de Jérusalem était privé de son roi retenu dans les geôles alépines, il revint au même Eustache Garnier, régent du royaume, de défendre les terres chrétiennes attaquées au niveau de Jaffa par une armée venant d’Egypte. L’arrière ban, rassemblant les forces de Tibériade, d’Acre de Césarée et de Jérusalem se réunit naturellement autour de la forteresse de Cachon, point central pour recevoir les contingents de Judée et de Galilée et surveiller l’ennemi au sud de la plaine de Saron. Huit mille hommes avec la Vraie Croix s’y rassemblèrent donc, avant de descendre au sud et de défaire l’armée ennemie près d’Ibelin.

Il semble que le XIIème siècle ait ensuite épargné la place de toute agression notoire jusqu’à l’effondrement brutal du Royaume. Il fallut attendre 1191 et la reconquête des terres littorales par la Troisième Croisade pour voir les Francs réinvestir la place. Vraisemblablement les Templiers jetèrent en premier leur dévolu sur le bourg, avant de l’abandonner aux chevaliers de l’Hospital pour sept décennies. Cachon tomba en effet aux mains de Baïbars en 1265, peu après Césarée (février) et Arsuf (août). Cependant, contrairement aux deux puissantes cités portuaires qui furent totalement rasées, le sultan décida d’en faire sa place forte principale dans la région. La citadelle fut dont restaurée, son église reconvertie en mosquée et la ville devint, outre le siège d’une garnison importante, le centre administratif d’un nouveau district.

Au nord de ce district, se trouvaient toujours les terres chrétiennes dépendant d’Atlit. La puissante citadelle du Temple devait pour encore quelques temps bloquer l’irrémédiable invasion mamelouk.

En novembre 1271, profitant de l’invasion mongole en Syrie du nord, une vaste opération fut montée à l’initiative du roi Hugues de Chypre et du prince Edouard d’Angleterre, ralliant les chevaliers du Temple, de l’Hospital, mais aussi les Teutoniques et tous les volontaires du royaume, pour tenter de reprendre Cachon. Cette chevauchée surprit les tribus turcomanes que Baïbars avait établies comme gardes du pays, et fit un butin considérable. Les Turcomans, assaillis, se réfugièrent tout naturellement dans leur citadelle. Le siège engagé semblait voué à une réussite certaine, mais les Francs, conscients de leur infériorité numérique par rapports aux immenses cohortes mameloukes, préférèrent s’en retourner sains et saufs à Acre, laissant la tor de Quaquo aux Musulmans. Le Sultan fit dire au roi de Sicile Charles d’Anjou que “puisque tant de gens avait failli à prendre une maison, il n’était pas concevable qu’ils puissent un jour reconquérir le royaume de Jérusalem !” Cruelle boutade reflétant la crise d’effectif dont souffrait les dernières terres franques avant leur éviction finale…

Description

Du village arabe de Qaqun, il ne reste aujourd’hui quasiment aucune trace. Une véritable jungle de cactus a recouvert les ruines et en rend l’accès relativement difficile. On retrouve néanmoins la vaste tour qui servait de donjon ainsi que quelques fragments épars de courtines. Il semble qu’il y ait quelques ajouts ottomans complétant le matériel médiéval visible.

A l’intérieur du donjon quelques niches d’archères sont bien conservées. On remarquera dans le mur nord l’étrier évasé finement sculpté d’une meurtrière attestant un travail franc probablement contemporain des restaurations occasionnées lors de la réoccupation du site au XIIIème siècle.

Quelques salles aujourd’hui sous le niveau du sol sont accessibles et amènent à l’emplacement d’une mosquée, largement effondrée et comblée. Il se pourrait qu’il s’agisse aussi de l’emplacement de l’ancienne église des Croisés que Baybars fit rebâtir en changeant le culte qui y était pratiqué.