Diban

Jordanie | Terre d'Oultre Jourdain

Visites :


Toponymes connus

  • Diban
  • Dhiban
  • Tell Dhiban - ذبان Arabic

Description

Français

Histoire

Dhiban, ancienne capitale des Moabites, faisait partie de ces cités qui entrèrent, au moment de son expansion maximale, dans la sphère d’influence du Royaume franc de Jérusalem. Située une trentaine de kilomètres seulement au nord de Kérak, son nom n’apparaît pourtant jamais dans les chroniques.

Il faut avouer qu’un épais mystère entoure la zone située entre Kérak et Madaba au moment de la présence franque. Si l’on sait que le nord de la terre d’Outre Jourdain fit un moment partie des possessions royales avant d’entrer dans les mains des Templiers et que le sud de la princée connaissait un réel maillage de forteresses tout le long du sillon d’Idumée, rien ne vient, dans l’Histoire des Croisades, préciser la teneur de la zone orientale de la mer Morte.

D’un point de vue strictement militaire, cette bande n’avait guère d’importance défensive du fait de la présence de la mer Morte, laquelle proscrivait, en cet endroit, les risques d’invasion. Cette zone était d’ailleurs considérée comme maudite par les premiers Croisés qui y reconnaissaient – avec raison – la localisation de Sodome et Gomorrhe (aujourd’hui Wadi al-Kharrar ).

Il faut remarquer par ailleurs que, tout au long de la présence franque en Transjordanie, jamais armée n’est venue de Jérusalem secourir Kérak en passant par le nord de la mer morte – chemin pourtant le plus court -, mais que ce contournement s’est toujours effectué par le sud, via le lieudit des Paulmiers (Ségor).

En vérité, il semble que dans cette aire, il n’y eut d’implantation franque qu’économique. La mer Morte, à l’époque navigable, connaissait en effet une activité sans pareil, comme l’attestent d’ailleurs certains récits arabes : ainsi, est-il avéré qu’en 1154 – apogée de la princée d’Outre Jourdain – existait toute une flottille de petit bateaux transportant vers la rive judéenne, en direction de Jéricho et Jérusalem, les blés de Moab, les cannes à sucre de Montréal, les dattes de Ségor, ainsi que le bitume et le sel récoltés sur les bords même du « lac Asphalite ». Ce commerce était d’autant plus profitable aux seigneurs d’Outre Jourdain qu’ils prélevaient un impôt sur chacune de ces cargaisons.
Dhiban devait s’inscrire pleinement dans ces activités commerciales, d’autant que, située sur la route du Roi ( Darb al-Malik ), elle constituait une halte incontournable avant d’affronter les importants dénivelés de la vallée de l’Arnon ( Wadi al-Mujib ) pour les marchands désirant rejoindre Kérak. Selon certains spécialistes de la période, un authentique village franc s’y serait formé.

Description

Le tell de Dhiban, d’une superficie d’environ 5 hectares, se trouve aujourd’hui directement accolé à la ville moderne. Les multiples vestiges affleurant au sol révèlent, dans leur imbroglio inextricable, les différentes phases d’occupation – plurimillénaire – du site. Les premières fouilles, menées en 1949 pour découvrir la Dibon biblique, ont passablement anéanti les couches supérieures du site, compromettant fortement la découverte de vestiges francs. Toutefois, des missions plus récentes, menées en plusieurs endroits ont notamment mise à jour une église byzantine, des bâtisses mameloukes, ainsi que quelques structures défensives.