Fort du Jebel Madhba

Jordanie | Terre d'Oultre Jourdain


Toponymes connus

  • Fort du Jebel Madhba
  • Jebel Madhba - جبل مدبا Arabic
  • Zibb atuf Arabic

Description

Français

Histoire

Si, durant leur occupation de la terre d’Outre Jourdain, les Francs bâtirent quelques unes de leurs plus impressionnantes forteresses ( Mons Regalis en 1115, Kerak en 1142), ils se contentèrent la plupart du temps de réoccuper d’anciennes places fortes romaines, byzantines, arabes voire nabatéennes.

De l’histoire de ces places fortes secondaires, trop peu de choses nous sont parvenues et bien des noms évoqués par les chroniqueurs latins et arabes restent aujourd’hui nimbés de mystère lorsqu’il s’agit de les localiser ou de retracer leur destinée…

Il en va ainsi de la région du Wadi Musa, particulièrement riche en positions de cet ordre. Si les ruines d’al-Wuaria correspondent sans aucun doute possible aux murailles du Val Moyse franc, si les courtines ceinturant la colline d’al-Habis semblent correspondre au fortin du même nom, le s vestiges couronnant le Jebel al-Madhba – aujourd’hui connu sous le nom de “Haut Lieu du Sacrifice” – n’ont toujours pas fait l’objet d’étude digne de ce nom.

Dominant la ville antique de Pétra depuis le plus haut point de son cirque, de nombreuses structures fortifiées attestent de l’intérêt stratégique que put représenter une telle position pour les maîtres de ce véritable “port du désert”.

Le site fut initialement occupé par les Nabatéens à des fins religieuses, l’autel des sacrifices encore visible aujourd’hui ayant même donné son nom actuel à l’éminence; il fut par la suite fortifié par les Romains vraisemblablement à l’origine de la construction des éléments défensifs les mieux conservés.

Il est difficile d’imaginer que les Francs n’utilisèrent pas eux-mêmes cette position, protégée sur trois côtés par de vertigineux à-pics, le quatrième étant défendu par deux importantes tours surplombant une rampe d’accès qui permet de gagner l’intérieur de l’enceinte.

Cette hypothèse semble vérifiée par la découverte de nombreuses céramiques croisées récemment identifiées sur le site mais aussi par l’analogie entre les techniques de construction de certaines portions de courtines – visiblement d’une facture différente de celle employée par les Romains – et celles des sites proches de Sela’ et du Val Moise.