Hormuz
Jordanie | Terre d'Oultre Jourdain
Toponymes connus
- Hormuz
- Hurmuz - هرموز Arabic
Description
Histoire
Le fort Hormuz se fait très discret dans l’Histoire des Croisades. Tout juste en est-il fait mention dans les chroniques à propos du chapelet de points fortifiés que le premier Roi de Jerusalem, Baudouin I, avait fait bâtir Outre-Jourdain afin de mener à bien son projet d’occupation de l’Arabie Petrée. Ce fut le sultan Malik al-Adil, frère de Saladin, qui s’empara de la place en 1188.
Un tel manque d’information n’est guère surprenant tant la chute de la princée, suite à la terrible défaite d’Hattin en 1187, fut brutale et sans appel. Une autre raison pourrait également tenir au peu d’entrain des chroniqueurs francs à conter cette sombre période.
Le site choisi permettait aux Francs de contrôler la route commerciale quittant Petra en direction de Kerak, vers le nord. Si son emplacement exact est encore aujourd’hui incertain, de très récentes recherches s’accordent à le placer au sommet de la somptueues colline de grès rouge dite d’ al-Naqua . De part et d’autre de cette éminence, de profondes falaises interdisent tout accès au sommet tandis qu’un premier niveau d’occupation se présente à ses pieds, sous la forme de salles creusées dans les falaises, qui avaient vraisemblablement pour fonction d’abriter des postes de douane. C’est d’ailleurs ce que propose l’étude la plus récente consacrée à Hormuz.
Surplombant la plaine, un second niveau est accessible via un chemin tortueux épousant les facéties du rocher. Ce petit plateau, situé plus d’une cinquantaine de mètres en hauteur, offre une magnifique vue sur la vallée et les couleurs vives des sommets qui l’ensèrent. Partout le sol est jonché de pierres qui semblent jadis avoir été taillées et assemblées, bien que l’érosion et les tremblements de terre les aient depuis longtemps jetées à terre. Toutefois, les analyses de poteries semblent formelles et l’occupation médiévale du site n’est plus à contester. Un troisième niveau, plus en hauteur et en retrait, est quant à lui accessible par un autre chemin, taillé contre la falaise. Cette vaste étendue plane a probablement servi de carrière pour lever les murs d’Hormuz. Des aménagements semblent aussi attester de l’utilisation de cette vaste surface comme outil de recueil des eaux.
Le fortin d’Hormuz, de part sa faible consistance, ne devait pas accueillir de garnison importante. La proximité des forteresses de Mons Regalis au nord et du Val Moïse à seulement quelques kilomètres au sud, ne justifiait sans doute pas que les Francs s’y établissent de façon plus poussée.
Il devait bien s’agir d’un point de contrôle de la route commerciale, à l’image de Tafilet qui garde la route de Mons Regalis à Kerak et il est par ailleurs fort probable qu’un village en ait peuplé les alentours immédiats.