Burj el Fidar

Liban | Comté de Tripoli

Visites : 2003, 2008


Toponymes connus

  • Burj el Fidar - Burǧ al-Fidār / برج الفدار Arabic
  • Burj Mouheish

Description

Français

Histoire

Burj al Fidar fait partie d’un ensemble important de tours réparties tout le long de la côte libanaise et syrienne. Leur rôle varie probablement entre celui de simple vigie et celui de défense de mouillages, à la manière de Burj as Sabi ou Ras al Qantara, ou d’embouchures de rivières, comme pour Burj al-Tabarja.

C’est ce dernier cas qui semble prévaloir dans le cas de burj al Fidar : très bien conservé, l’ouvrage se trouve à une dizaine de mètres au dessus du niveau de la mer, non loin de l’embouchure du Nahr el-Fidar.

Vers le nord, il y a une inter-visibilité directe avec la forteresse de Jbeil.

Ni son nom ni son histoire ne sont connus.

Description

La tour est quasiment intacte jusqu’à hauteur des consoles des anciennes bretèches, ce qui lui confère une élévation de plus d’une dizaine de mètres. Sa base, d’une dimension de 10 m mètres par 8 mètres, est marquée par un léger fruit sur ses faces nord et sud.

Le rez-de-chaussée est formé par une grande salle couverte par deux voutes d’arêtes, à la manière du premier étage de Burj Naqoura.
On entre par une porte de 90cm de large ouverte dans le milieu de la face est. Des jours sont régulièrement placés sous le faîtage des voûtes (2 pour les faces est et ouest, un pour les faces nord et sud). Il n’existe pas de moyen de gagner intérieurement l’étage supérieur.

L’étage supérieur, non visité, présente deux grandes ouvertures. La première est positionnée juste au droit de celle permettant de gagner le niveau inférieur. Elle présente un arc de décharge dont les claveaux sont sculptés de chevrons à rosettes. Ces claveaux sont de probables remplois de matériaux provenant d’un édifice franc. La seconde porte ouvre sur la face nord et possède un larmier.

Si l’aménagement intérieur n’est pas connu, il ressort que le caractère défensif est particulièrement marqué : trois archères défendent les faces sud et nord, et quatre défendent les faces est et ouest.

Le dernier niveau était vraisemblablement le niveau le plus élevé puisqu’une gargouille encore visible sur le front nord permettait d’en évacuer les eaux de pluie. À nouveau, le programme de défense était important : quatre bretèches d’angles reposant sur deux fois quatre consoles et une console biaise centrale étaient complétée par deux bretèches sur trous consoles centrées sur les faces nord et sud et deux autres sur six consoles centrées sur les faces sud et ouest. Toutes ces consoles sont encore préservées.

Il faut noter que les consoles d’angle encadrant la face est, qui est celle présentant l’unique porte d’entrée du rez-de-chaussée et la porte décorée du premier étage, ont très probablement été refaites à l’époque mamelouk selon leurs propres canons architecturaux (on retrouve ce type de console d’angle aminci sur un très grand nombre d’ouvrage mamelouks).

Ces consoles ainsi que le remploi décorant en décharge le linteau de la porte du premier étage laisse entendre que la tour a été restaurée et embellie par les mamelouks.