Sequin

Turquie | Royaume d'Arménie en Cilicie

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Toponymes connus

  • Sequin
  • Siq - Սիկ Armenian
  • Softa Kale Turc Contemp.

Description

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Histoire

A quelques kilomètres seulement du site antique d’ Anamorium , les Byzantins avaient décidé de fortifier un autre mamelon, ajoutant ainsi un nouveau verrou sur la route littorale menant au coeur de la plaine cilicienne. Cette nouvelle forteresse tomba sous controle arménien avec le retrait de l’Empire. Aussi, en 1198, lors du sacre de Léon Ier, le seigneur du fief de Sik (Sequin chez les Francs, aujourd’hui Softa Kalé ), Malva, prêta hommage au premier souverain du royaume d’Arménie.

Après que le sultan Kaikobad se soit emparé en 1220 du cap d’Anamour, Sik devint la marche frontière arménienne du littoral. Bien en avant de la puissante forteresse de Seleucie - plus connue sous le nom de Silifke – dont la garde avaient été confiée aux Hospitaliers de Saint-Jean, son rôle était crucial et justifie sûrement les nombreux travaux qui semblent avoir été menés sur l’édifice initial.

En 1264, Sik est encore mentionnée parmis les possessions du connétable Sempad. La date de sa prise par les Turcomans n’est pas connue.

Lorsque les Ottomans devinrent maîtres de la région, il semble qu’ils abandonnèrent la forteresse médiévale au profit d’une nouvelle citadelle beaucoup plus facile d’accès et bâtie directement sur le littoral, légèrement à l’ouest du site médiéval. De cette citadelle, de nombreux vestiges subsistent également, et on lui attribue aujourd’hui le nom de " Château d’Anamour ". L’analogie s’arrête là.

Description

La forteresse, extrèmement vaste, n’est accessible que par un chemin rocailleux. Les différentes enceintes, ponctuées de tours carrées saillantes, délimitent plusieurs cours intérieures à la manière des traditionnelles citadelles-refuges byzantines, à ceci près qu’à Sik, ces espaces habituellement dégagés ont été ici largement occupés, sans doute par un village castral .

Pour lier la basse-cour à la partie haute de la citadelle, les bâtisseurs eurent recours à une tour porte dont l’entrée se faisait sur le côté latéral, occassionnant un accès coudé. Outre cette entrée principale, quelques poternes permettaient de gagner directement la partie haute, par des chemins tracés sur les flancs les plus abrupts de l’éminence.

Au point le plus élevé, un mur bouclier renforcé de contreforts triangulaires – dont on retrouve également quelques exemples sur les enceintes enfermant les cours successives – délimite l’espace dominant de la forteresse. Ce réduit, qui surplombe finalement l’ensemble du site, a vraisemblablement pu accueillir une église. Une vaste salle voutée en a du moins tous les aspects.

On dénote une imporante homogéneité dans la conception de cette forteresse, réalisée au moyen de la roche schisteuse locale, dans un appareil assez médiocre. Les traces de remaniements sont toutefois assez nombreuses et une analyse simple de l’enceinte basse révèle l’emploi d’éléments défensifs propres aux architectes arméniens. Ainsi, les alternances de tours rondes et/ou en fer à cheval ne sont pas sans rappeler le site fortifié de Yilanli Kale.