Amman
عمان
Jordanie | Terre d'Oultre Jourdain
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Toponymes connus
- Amman - ʿAmān / عمان Arabic Contemp.
- Ahamant Med.
Description
Histoire
L’actuelle capitale jordanienne n’a pas toujours joué l’important rôle qu’on lui connaît aujourd’hui. Pourtant comptée parmi les brillantes cités de la colonie romaine appelée Décapole, elle déclina au fil des siècles, avant de devenir, au moment des Croisades, la position militaire la plus à l’est du Royaume de Jérusalem. Baptisée “Ahamant” par les Francs, son histoire nous est seulement connue par deux chartes latines datant de 1161 et 1166, lesquelles ont permis de l’identifier formellement avec la ville moderne d’Amman ( des hésitations ayant longtemps plané à ce sujet, notamment par rapport à la ville de Ma’an, plus au sud ).
Le premier acte, daté du 31 juillet 1161, marquait le rapprochement du roi de Jérusalem Baudouin II et de Philippe de Milly, seigneur de Naples ( Naplouse ), les deux hommes s’échangeant à cette occasion de grandes parties de leurs domaines respectifs : le roi recevait de Philippe ses fiefs de Naples et Tyr, tandis que le second obtenait en échange les possessions royales à l’est du fleuve Jourdain, parmis lesquelles, entre autres, Ahamant. Quelques années plus tard, le tout récent seigneur d’Outre-Jourdain choisit de rejoindre l’Ordre du Temple ( au sein duquel il suivit un parcours exemplaire pour en devenir le Grand Maître trois ans après avoir prêté serment ). Aussi, le 17 janvier 1166, le nouveau roi de Jérusalem, Amaury Ier, entérina-t-il la donation faite à l’ordre par Philippe, d’Ahamant et de son territoire en plus de la moitié de ce qu’il possédait en terre de Belqua, c’est-à-dire au nord-est d’Ahamant. Il est fort probable que le contingent de Templiers auquel incombait la garde de la ville s’installa dans l’ancienne citadelle romaine qui couronne encore aujourd’hui l’une des collines de la ville, Djebel al-Qala’at .
Environné de terres fertiles, aux portes du désert, ce carrefour de routes reliant la Palestine par Salt et Jericho justifiait tout naturellement que les Francs s’y établissent. Malheureusement pour le Temple, ses soldats eurent à peine le temps de s’y installer. Si la perte de la ville elle-même n’est pas mentionnée, les chroniqueurs arabes nous apprennent toutefois qu’en 1170, celle-ci avait déjà été perdue ou désertée, puisque l’armée de Nur al-Din, alors en route pour attaquer les terres environnant Kerak, y fit halte quelques jours. Un autre fait militaire permettrait d’émettre une hypothèse plus précise quant à la chute d’Ahamant : à la fin de l’année 1166, la grotte fortifiée de Raquim el-Khaf, située à quelques kilomètres au sud de la ville, tomba aux mains des Musulmans. La chute de ce petit point fortifié pourrait donc correspondre, à quelques semaines près, à la perte du contrôle franc sur la région, et donc sur Ahamant.